Petit retour sur ce voyage qui nous mènera finalement à la capitale chilienne: Santiago de Chile.
Vendredi 15 février, départ de Mallargüe en stop. Pour être honnête, il n’y a vraiment pas grand chose à faire à Mallargüe mais on a profité de ces deux jours pour se reposer et faire des recherches sur le reste du voyage. On est au bord de la route à 10h, on a dans l’espoir de passer la frontière chilienne aujourd’hui. Une heure, deux heures d’attente… Ah! Une femme s’arrête enfin…pour nous donner des pêches et nous dire de mettre un chapeau. C’est déjà un début. D’autres personnes s’arrêtent avec des conseils directs « Mettez vous plutôt là« , « Vous êtes des enfants de Dieu, vous y arriverez! » … Troisième heure, quatrième heure d’attente: nos espoirs de passer la frontière aujourd’hui se font de plus en plus lointains.
Vers 14h, enfin! Une voiture s’arrête! Eduardo, un pétrolier argentin originaire de Mendoza nous prend pour 60 km dans son pick-up, jusqu’à la route qui mène au Chili. Il nous dépose au milieu de nulle part.
Pas une voiture, pas un brin d’ombre et des paysages magnifiques au pied de la Cordillère. Ce n’est plus du stop que l’on fait, mais de la supplication: ça marche! Julien réussi à faire faire demi-tour à la troisième voiture que l’on croise. Un couple chilien nous prend, en nous demandant bien sûr si nous ne transportons pas de drogues. Surprise, à la frontière argentine, en plein milieu des Andes, la femme nous sort « Si vous voulez aller plus loin, il va falloir donner une contribution au chauffeur! ». C’est là qu’on apprend également son métier: diseuse de bonne aventure! On comprend mieux le côté charlatan maintenant… Bon, c’est pas grave, on paye. 100 pesos pour aller jusqu’à Talca, le trajet en bus nous aurait coûté 6 fois plus cher. Contribuer financièrement ne nous pose aucun problème, nous l’aurions surement même fait de nous même pour une si longue distance: mais la manière de faire nous a dégoûté (« vous donnez de l’argent ou on vous abandonne au milieu de nulle part »). Première image des chiliens: mauvaise.
Les paysages sont exceptionnels: on en reste bouche bée. On s’arrête même au milieu de la Cordillère pour boire le maté et manger un melon avec une famille, qui vit dans des conditions très précaire, et que le couple de chilien qui nous a pris en stop à l’habitude d’aider (ils sont pas si mauvais que ça, au fond…).
Nous les maudirons de nouveau quand ils nous déposeront près d’un centre commercial en dehors de la ville en nous disant « on vous dépose au centre de Talca« . C’est pas comme s’il était déjà 20h et qu’on avait aucune idée d’où on allait dormir… On décide de prendre un bus: ah, ici les bus c’est des voitures (logique!). On arrive plus ou moins au centre, et c’est parti pour 3h de galère avec nos 20 kilos sur le dos: le premier hôtel que notre Lonely Planet indique a fait faillite. Tous les autres sont hors de prix: pas de dortoirs dans cette ville que des chambres doubles! On trouvera finalement une chambre à 23 heures, exténués, et beaucoup plus cher que ce qu’on paye d’habitude. BIENVENUE AU CHILI!
Le samedi matin, départ sous la pluie pour le terminal de bus pour aller en direction de Pucon au sud. Encore une fois on enchaîne les galères, on est trempés, on ne peut pas retirer d’argent, on ne peut pas payer en carte, les gens ne sont pas aimables, et on apprend que le prochain bus pour Pucon n’est pas avant lundi. On prend rapidement une décision: départ pour Santiago dans une heure! La chance tournera peut-être là-bas…
Nouvelles galères à Santiago…
Arrivés à Santiago en fin d’après-midi, le beau temps nous remonte un peu le moral. On prend un taxi pour aller dans un hôtel pas cher que recommande le Lonely Planet: on a eu la chance de tomber sur le chauffeur de taxi le plus gentil au monde! Il va chercher pendant une heure, descendre pour sonner chez des gens pour demander, mais au final (encore une fois!): l’hôtel n’existe plus! On voit le compteur monter, on est désespérés. On va pas tarder à brûler notre Lonely Planet (s’il vous plait la France, envoyez nous le Guide du Routard!). Le chauffeur nous amène à la station de métro: le compteur affiche une somme astronomique. Si on lui donne ça, on n’aura plus du tout de liquide. Il nous dit « Je sais que vous êtes en galères, alors vous me donnez ce que vous pouvez, et le reste je vous l’offre. Une seule condition, vous m’envoyez un petit mail pour me donner de vos nouvelles!« . On en revient toujours pas d’avoir rencontré quelqu’un d’aussi gentil…
Il n’empêche qu’il est tard et qu’on est toujours à la rue, ne l’oublions pas. On se retrouve dans le métro le plus moderne qu’on est jamais vu, avec même: la wifi! Encore une fois, un chilien nous aidera en nous donnant son code pour se connecter et chercher un hôtel n’aillant pas fait faillite. La gentillesse des gens ne cesse de nous impressionner. Finalement, à 21h, on arrive enfin dans une auberge: La Casa Roja. C’est même pas une auberge, c’est un PALAIS! Piscine, jacuzzi, bars, jardin, hamacs, chambres immenses…
Finalement la chance a enfin tournée 🙂