Arrivés à Rurrenabaque, nous pensions faire comme tout le monde ici, un tour avec une agence. Il est en effet très compliqué de partir dans la jungle sans passer par ces dernières. Après avoir fait le tour et avoir entendu douze fois le même programme à la minute près, nous sommes un peu désespérés. Fort heureusement, nos compagnons de voyage du moment (Arthur, Hugo et Marine) trouvent une solution : grâce aux bureaux du parc Pilon Lajas, nous allons pouvoir partir trois jours au sein de la tribu Mosetene.
La réserve Pilon Lajas accueille en effet cent fois moins de touristes que le parc Madidi, celui dans lequel se rendent toutes les agences de Rurre. Après un contact radio avec la tribu, on nous confirme qu’ils viendront nous chercher en pirogue le lendemain matin. Nous préparons les sacs, l’anti-moustique et la crème solaire et nous sommes partis pour une aventure inoubliable.
La communauté se situe à 2 h 30 de pirogue de Rurre. Le trajet sera l’occasion de commencer à s’émerveiller de la jungle alentour, de ses oiseaux et de ses bruits.
NB: les photos de cet article sont soit les nôtres soit celles d’Arthur Courtois. Un lien vers son blog et celui d’Hugo, tout simplement passionnant: Et pour quelques pesos de plus.A l’arrivée, presque tous les enfants de la communauté attendent l’arrivée de la pirogue. Hugo est déjà ici depuis deux jours, et nous apprenons qu’avec lui, nous sommes les premiers touristes que les Mosetenes accueillent ! La communauté se compose de 35 familles, vivant de ce qu’ils élèvent et cultivent.
Les joies de la jungle…
Pendant tout le séjour, l’une des famille nous préparera de délicieux repas (et des petits déjeuners dignes d’un grand hôtel!)
Explication de la fabrication des pirogues
Dès l’après-midi nous partons pour notre première excursion dans la jungle, à la découverte d’un arbre vénéré par les indiens Mosetenes, car le plus gros de la région. En effet, il faut 15 personnes pour en faire le tour. Selon la légende, cet arbre est entouré d’esprit et il ne faut pas emmener de jeunes enfants près de lui car il aspire leurs âmes… Nous croiserons aussi lors de nos ballades des empreintes de puma ainsi que des traces de griffes de jaguar sur les arbres. Eh oui, il y a même quelques panthères noires dans la zone, même s’ils ne les aperçoivent que très rarement. Comme partout en Amérique du Sud, il y a TOUJOURS un stade de foot. Les Mosetene ne font pas exception, et le soir ça sera match de foot au milieu de la jungle !
Le soir, mieux vaut ne pas sortir de sa tente: les moustiques ici sont impressionnant, et nous reviendrons tous avec un nombre incalculable de piqûres !
Le deuxième jour, au matin, nous partons pécher le piranha ! A l’aide d’un fil, un hameçon et bien sûr, d’un bout de viande, nous tentons de pêcher ce que nous sommes censé manger le midi même. La pêche ne sera pas très fructueuse pour nous, heureusement que nos compagnons ont été plus chanceux que nous ! Nous les mangerons à midi, et Julien a trouvé ça très bon malgré le fait que les poissons soient relativement petit et contiennent beaucoup d’arêtes.
L’après-midi, nous partons pour une ballade de deux heures plus profondément dans la jungle, jusqu’à un mirador de perroquets. Sur le chemin, nos guides nous expliquent tous les arbres que nous voyons, comment ils utilisent leur bois, ainsi que les plantes toxiques et celles médicinales.
Retour en pirogue de nuit qui nous permettra d’observer les alligators, dont les yeux brillent dans le noir. Le soir, nous passerons la soirée avec une partie de la communauté qui nous font testé leur alcool local: alcool à 96° (on se demande bien ce qu’il y a dans les 4° restants…) dans des noix de coco. Pas simple à boire, mais bizarrement la coco masque bien le goût de l’alcool ! Nous avons joué de la musique ensemble, surtout à base de flûte et de percussions.
Pour notre dernier jour, nous partons à la découverte de toute les activités de la communauté. En effet, ils ne s’ennuient et ont des milliers de tâches à accomplir tous les jours. D’une gentillesse et d’une patience incroyable, chaque personne passera du temps à nous apprendre toutes ses techniques.
La préparation du riz
Le tissage des sacs, qu’ils vendent en ville ou utilisent pour partir à la pêche.La partie « tissage » pour faire un sac met plus d’un mois ! Et ce n’est que la fin d’un long processus (ils cultivent le coton, le récolte, le file, le teigne grâce à des plantes, puis, enfin, le tisse) La confection de paniers: à peine 15 minutes et le panier est prêt ! Une technique et une rapidité impressionnante.
La fabrication des nattes sur lesquelles les Mosetenes dorment
Le filage du coton
Le tir à l’arc pour la chasse ! Attention, nous avons même acheter un arc que nous ramènerons en France, alors aux abris les pigeons !
Une averse tropicale
En résumé, trois jours exceptionnels. Ces gens sont les plus gentils et les plus accueillants que nous ayons rencontrés en Bolivie. Nous n’oublierons jamais tout ce qu’ils nous ont appris, et nous avons été honorés d’être les premiers étrangers à pouvoir entrer dans leur communauté. Nous espérons qu’ils garderont toujours cet envie de vouloir faire découvrir leur culture, si belle et si différente.